Drame de Grande-Synthe Un 3ème mineur mis en examen pour «meurtre avec guet-apens»

AFP

24.4.2024

Un troisième mineur, âgé de 15 ans, a été mis en examen mercredi pour «meurtre avec guet-apens» dans le cadre de l'enquête sur la mort de Philippe Coopman, décédé des suites de coups à la tête à Grande-Synthe (Nord), dont les obsèques ont été célébrées dans l'après-midi.

«Quand je regarde tes photos, je t'entends rire, je te vois sourire, j'entends ta voix et mes larmes coulent», a lancé une de ses cousines, Mélanie, pendant la cérémonie.
«Quand je regarde tes photos, je t'entends rire, je te vois sourire, j'entends ta voix et mes larmes coulent», a lancé une de ses cousines, Mélanie, pendant la cérémonie.
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24.4.2024

Ce jeune homme, qui a été agressé le week-end dernier avant d'être placé en garde à vue lundi, est le cousin de l'un des deux mineurs mis en examen vendredi, âgés de 14 et 15 ans, avait indiqué lundi la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet.

Tout comme ces deux suspects, il a été placé en détention provisoire, a-t-elle indiqué dans un communiqué mercredi.

Les deux premiers mis en examen avaient reconnu en garde à vue avoir «fixé un rendez-vous» en pleine nuit à Philippe Coopman sur le parking de la supérette via «un site internet de rencontre dénommé Cocoland, en se faisant passer pour une jeune fille mineure», jugeant «répréhensible» de répondre à une telle annonce, avait expliqué Mme Huet la semaine passée.

«C'est leur version», avait-elle insisté, ajoutant que le vol pourrait aussi constituer leur mobile.

Le troisième mis en examen avait été victime de violences aggravées durant le week-end, par deux hommes cagoulés alors qu'il avait rendez-vous via un réseau social, selon ses dires, laissant craindre dans la commune une possible vengeance.

«Pourquoi toi ?»

L'annonce du parquet intervient quelques minutes après les obsèques de Philippe Coopman, célébrée à Grande-Synthe en présence d’environ 500 personnes.

«Quand je regarde tes photos, je t'entends rire, je te vois sourire, j'entends ta voix et mes larmes coulent», a lancé une de ses cousines, Mélanie, pendant la cérémonie. «Pour certains ton départ n'est qu'un fait divers, pour nous ton départ nous brise le coeur.»

Les funérailles ont débuté au son de la chanson «Tu vas me manquer», de Gims. L'un des deux frères, Kelvyn, a accueilli les personnes présentes à l'entrée de la petite église en briques jaunes.

«Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de violence dans ce bas monde ? Et surtout pourquoi toi ?», s'est interrogé devant l'assemblée Kévin, un cousin de Philippe Coopman. «Ces questions je n'arriverai jamais à y répondre. Toi qui étais l'incarnation même de la gentillesse et du respect d'autrui.»

De nombreux habitants connaissaient le jeune homme, animateur dans les écoles de la ville et qui souhaitait devenir kiné. «C'était une personne très positive et très sociable. On a du mal à comprendre des gestes pareils», raconte Véronique Declercq, une mère au foyer de 52 ans venue à l'église avec son ado.

La gorge serrée, elle confie avoir «craqué» quand elle a pris connaissance du drame. «Faut pas être humain pour faire des trucs pareils...»

Menaces de mort

Une centaine de bouquets de fleurs ont été déposées sur les lieux même de l'agression mortelle, entre des photos grand format de Philippe Coopman, a constaté une correspondante de l'AFP.

«C'est toujours les meilleurs qui partent...», est-il inscrit, avec une écriture d'enfant, sur une feuille de papier accrochée là, accompagnée d'un dessin de coeur rouge au feutre.

«C'est très compliqué. On est entre la colère, l'incompréhension et la tristesse», a témoigné devant l'église Caroline, voisine de la famille et mère de cinq enfants de 10 à 25 ans. Mais «faut être là, faut se soutenir.»

La procureure de Dunkerque avait annoncé la semaine passée une enquête sur «d'autres agressions» après «des rendez-vous» similaires sur Cocoland et appelé toute victime potentielle à se manifester.

Selon sa famille, Philippe Coopman a lui été victime d'une méprise et n'était pas la personne visée par ses agresseurs.

Le maire socialiste de la commune, Martial Beyaert, qui avait lancé des appels au calme durant le week-end, a expliqué mercredi à l'AFP ne pas être présent aux obsèques pour des raisons de sécurité, après avoir reçu des menaces de mort.